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NomRove (Le): Camp de Laure (ou Camp de l'Auro) (Bouches-du-Rhône)
Typehabitat perché (ceinturé)
LocalisationAppelé aussi Camp de l'Auro, il est situé à la limite Nord-Ouest de la commune du Rove, sur un petit plateau constituant un éperon, qui se termine sur trois côtés par des abrupts d'une trentaine de mètres. Il domine l'étang de Berre à 148 m d'altitude.
Fouilles et historiqueSignalé dès 1901 par E.Fournier et J.Repelin, il est fouillé de 1902 à 1906 par H.Marin-Tabouret et M.Dalloni, E.Fournier, J.Baillon et C.Cotte travaillèrent sur la site. Cet important gisement va alors être la proie des collectionneurs et des clandestins.
En 1972, un premier sondage ets effectué sous la direction de J.Courtin, suivi de fouilles en 1975-1976 réalisées par J.Courti et G.Congès pour dégager le rempart.
Stratigraphie et occupationH.Marin-Tabouret et C.Cotte attribuaient l'occupation à l'Âge des métaux et le rempart à l'Âge du Fer, alors que M.Dalloni y voyait un habitat du Néolithique. En 1924, V.Cotte le plaçait à l'Âge du Bronze. Les fouilles de J.Courtin, quant à elles montrent une occupation homogène du Bronze ancien (de tradition Campaniforme). Quelques tessons peuvent cependant être attribués au Néolithique final et au Bronze final (Duport 1999 p.148).
StructuresOn a retrouvé un rempart de pierres sèches à double parement, long de 140 m, large de 2.2 m à 2.4 m, et encore haut de 1 m, mais il devait sans doute initialement atteindre le double. Il délimite au sud, avec les bordures naturelles du plateau, une surface d'environ un hectare et demi, correspondant à l'emplacement du gisement. Ce rempart est doublé d'un second mur, plus étroit (1 m de large), formant un "chemin de ronde", flanqué de tour hémisphériques tout les 25 m. L'entrée de 2.4 m de large, était défendue par deux bastions hémisphériques d'un diamètre interne de 4 m.
MobilierLes fouilles du début du siècle ont livrées un important matériel céramique (nombreux fonds plats, anses en rubans décorées, cordons horizontaux digités, lignes pointillées, etc...), lithique (différent type de flèches, dont des flèches à pédoncule et ailerons, des meules et des haches polies) et osseux (poinçons, lissoirs).
Pour les fouilles récentes, le mobilier est abondant et varié. Il a permis à J.Courtin de mieux caractériser le Bronze ancien en Provence et de créer un faciès particulier, le type Laure, que l'on retrouve depuis sur de nombreux gisements en Provence, comme le Baou Roux (Bouc-bel-Air), le Col Saint-Anne (Simiane-Collongue), ou le Baou-Majour (Grans).
L'industrie lithique de tradition Chalcolithique, se compose essentiellement d'outils sur éclat (nucléi polyédriques, perçoir sur éclat court, burin d'angle sur cassure, grattoirs arrondis ou en bout de lame, élément de faucille), et de flèches diverses (bifaces amygdaloïdes, pedonculées à ailerons et pédoncule...).On trouve également de grandes lames épaisses, dont une porte des traces de polissage (faucille). Le matériau principal utilisé est un silex qui affleure à une centaine de mètres au sud du gisement, mais le silex lacustre rubané est également bien représenté. Les haches polies sont de petite taille, en roches dures vertes ou grises. Le matériel de broyage se compose de galets percuteurs, et de meules, molettes broyeurs en grès dur, en molasse ou en basalte. Un bloc de molasse portant une importante cupule semble être un crapaudine.
L'industrie de l'os se compose de quelque fragments de poiçons, de boutons tronconiques typiques du Bronze ancie, d'un fragment de peigne aménagé sur le biseau distal d'une grosse esquille polie, d'une petite épingle en os à tête discoïde ou subrectangulaire et à chas, et d'un fragment de tube sur os long décoré de strieset percé d'ou moins deux trous espacés de 17 mm. Ce dernier objet, qui devait mesurer un douzaine de centimètres, pourrait être un instrument de musique, sifflet ou flûte.
La céramique se compose de nombreux fonds plats, appartenant essentiellement à des récipients de petite ou grande taille, mais on trouve aussi quelques tessons tronconique. Les grandes urnes à fond plat sont à ouverture rétrécie, droite ou légèrement évasée, on trouve aussi des fragments de type Rhodanien. Les petits vases à fondconvexe, peu nombreux sont des tasses à panse renflée et à ouverture rétrécie. Les tasses carénées, les pichets et les crûches à anse se developpent. On a aussi trouvé un fragment d'une coupe à pied surélevé et ajouré.
Les moyens de préhensions et les décors sont divers. Les grandes urnes portent des anses en ruban, des cordons lisses horizontaux sous la lèvre, parfois un secondplacé sur le haut de la panse, des mamelons allongés horizontalements (languettes), ou des impressions digitales sur cordons horizontaux près du bord. On trouve aussi un petit vase à cordon sinueux impressionné, un petit bol tronconique à fond plat avec des incisions sur le lèvre, et un petit bol tronconique qui porte une anse unique en boudin placée sur la lèvre (influence de la Polada). On a trouvé de nombreuses anses de divers type (en ruban, en boudin, en "oreille"...) qui était décorées. L'anse coudée est typique du Bronze ancien et se retrouve en Italie à la Polada, à Barche di Solferino. Cependant, les anses décorées sont absentes du Bronze ancien de Suisse et d'Italie du Nord, alors qu'elles sont présentes dans les groupes campaniformes d'Europe du Nord-Est jusqu'à l'Alsace, et dans les groupes campaniformes tardifs du Midi de la France (groupe Pyrénéen et Provençal). Les décors peuvent être incisés. Ils consistent en lignes horizontales parallèles qui peuvent encadrer des bandes larges croisillonnées, en triangles quadrillés ou en incisions rectangulaires. Les autre sdécors sont nettement de tradition campaniforme.
Les motifs sont disposés en lignes horizontales serrées alternant avec des zones lisses plus réduites. On trouve aussi de courtes lignes verticales en pendentifs et de larges bandes à hachurage oblique. L'incision peut se faire au peigneou e "barbelé".
Le métal se réduit à deux fragments d'alênes losangiques en cuivre ou en bronze, et deux fragments de tiges rondes interprétés comme des épingles.
La parure, faiblement représentée, comme toujours sur les sites d'habitat, se compose d'une pendeloque en test de coquille marine percées au crochet ou latéralement.
Pour la faune, les espèces les mieux représentées sont les vi-capridés, puis le petit-boeuf. On trouve également le cochon, le cerf élaphe, le lapin, la cistude, la daurade, la raie pasténague, et de la malacofaune.
Datations 14C :
Réalisé par le Laboratoire de Monaco (MC). Calibrées par le Laboratoire de Tucson (T) et par la table de Pearson-Stuiver (P), avec un écart-type de 2 (95%) :
- MC : 2037-3660 +-100 BP soit 1710 BC T : de 2385 à 1770 av. J.-C. P : 2340 à 1850 av. J.-C. et 1850 à 1761 av J.-C.
-MC : 1877, 1834, 1824, 1793, 1787 -3500 +-60 BP, soit 1550 BC T : 2145 à 1660 av. J.-C. P : 2019 à 2002 av. J.-C., et 1980 à 1680 av. J.-C.
DépôtLe matériel des fouilles anciennes est en partie perdu ou dispersé, sauf quelques objets dans la colletion H.Marin-Tabouret à Marseille. Le reste du mobilier, issu des fouilles de J.Courtin est au dépôt du Fort Saint-Jean à Marseille,13
BibliographieBaillon, Dalloni, Fournier 1905 p.649 ; Dalloni 1908 p.26-35 ill ; Cotte 1924 p.94-96 ; Audibert 1961 p.104 ; Courtin 1967a p.34 ; Treinen 1970 p.280 ; Gagnière 1972 p.545 ; Courtin 1974 p.302 ; Courtin 1975 p.217-240 ill ; Courtin, Sauzade 1975 p.189 ; Bill 1977 p.34-39 ill ; Courtin 1976a p.445-448 ill ; Escalon 1976 p.589-593 ; Courtin 1978a p.19-36 ill ; Courtin 1978b p.70 ill ; Escalon 1978 p.702-705, 708 ill ; Gutherz 1978a p.25 ; Gutherz 1982 p.36-38 ; Sauzade 1982 p.79 ; Camps-Fabrer & al 1984 p.339-359 ill ; Camps fabrer & al 1985 p.13-24 ill ; Arnal 1986 p.421, 423 ; Bonnetain 1989 ; Gasco 1990 p.389 ; Lazard 1991 p.187 ; Barge-Mahieu 1992a p.19 ; Courtin 1992b p.45-48 ill ; D'Anna 1992 p.65 ; Ruiz de Larrinaga 1992 ill ; Jayne 1993 p.235-245 ill ; Souville 1994 p.19-20 ; Gutherz 1995 p.375-401 ill ; Lemercier 1996 p.112-113 ; Duport 1999 p.147-151.
PériodesCampaniforme
Néolithique final
Bronze final
Bronze ancien I