Vence : Oppidum le Baoù de Noirs

Localisation

Le Baoù de Noirs est l'un des promontoires rocheux qui domine le pays de Vence entre le Loup et le Var. Son sommet est couronné par un ensemble de murs formant pour partie un éperon barré. Cet oppidum, installé en bordure de pente très abrupte d'une centaine de mètres de dénivellation, couvre environ un hectare, avec une muraille de 230 m (altitude : 680 m).

Description

Etablissement de plein air recoupée par un chemin de terre.

Fouilles et historique

Des sondages et des fouilles partielles ont été effectués par J.Latour de 1967 à 1976 (en dernier lieu par C.Goudineau 1975 p.570). C'est la première fois, depuis les travaux de P.Goby à l'oppidum du Bois du Rouret, au début du siècle, que des recherches méthodiques sont entreprises dans un oppidum de Basse Provence Orientale d'altitude moyenne, qui occupe une position intermédiaire entre les oppidum du bord de mer et ceux du haut pays. Malgré leur durée, leur superficie totale était faible et elle n'avait fait qu'effleurer le site (Vindry 1978 p.38-39 ; Latour 1985).

Stratigraphie et occupation

La stratigraphie recouvre des périodes s'étendant du Bronze final à la première moitié du I siècle av J-C (Latour 2000 p.60). Les fouilles ont mis en évidence deux niveaux bien distinct : Le plus ancien qui repose directement sur le rocher, comprend un matériel du Bronze final II et III et des objets appartenant à l'Âge du Fer ancien (phase 1 du Fer Provençal). Sur ces couches a été édifié le rempart, contre lequel s'appuient les strates du second niveau ou le matériel est différent. On y trouve des céramiques de facture peu soignée, associées à quelques vases tournés venus de la côte et qui constituent les premiers exemplaires d'une céramique d'importation trouvée dans l'arrière pays, alors que jusqu'ici on l'avait rencontrée uniquement dans les habitats perchés situés à proximité de la côte. La seconde phase d'occupation liée à la construction du rempart peut être datée, d'après J.Latour, de la phase III de l'Âge du Fer Provençal? Quelques éléments témoignent d'une occupation (ou d'une réoccupation ) tardive, proche ou contemporaine de la romanisation (Campanienne A tardive, petits bronzes au taureau de Massilia).

Mobilier

Une anse ne ruban trapézoïdale provenant d'une tasse carénée, munie d'une très petite ascia. Pâte fine, brune à petites vacuoles, restes de polissage de la surface niveau ancien (Bronze final II). Une anse à appendice, ascia courte, sommet "en pommeau". Pâte ocre clair, surface à petites vacuoles et traces de polissage, niveau ancien (Bronze final II). Une anse à appendice incomplète. Pâte dure, surface lustrée, niveau ancien (Bronze final II). Une petite urne biconique à carène ronde, bord divergent et lèvre amincie, décorée de trois cannelures horizontales formant une boucle à leur extrémité. Pâte gris-beige, paroi externe noire polie (H : 80 mm diamètre : 88 mm)(Bronze final II) Une petite urne biconique, à carène angulaire sans décor (H : 57 mm diamètre 92 mm)(Bronze final II/III). Un fragment d'écuelle ou de coupe carénée à carène haute, col peu concave. P^te dure grise, paroi externe beige noir polie, niveau ancien (H : 46 mm diamètre 186 mm)(Bronze final III) Des fragments quatre bords divergents-tangents dirigés vers l'extérieur, appartenant à des écuelles carénées. Pâte grise, paroi externes lustrée, niveau ancien (Bronze final III). Une pendeloque plate trapézoïdale avec bélière ovale datée du Bronze final III. Un bouton conique en trompette, large bélière angulaire saillante en bronze (H : 22 mm). Une épingle courte à tête martelée et enroulée, corps cylindrique épaissi dans la partie supérieure, en bronze (L : 68 mm). Une épingle courte à tête enroulée, corps cylindrique en bronze (L : 57 mm) Une perle en bronze à petit trou, de section triangulaire, et soudé par l'oxydation dns sa partie enroulée. L'exiguité du sondage V n'a permis qu des observations partielles. La fonction d'habitat peut-être retenue à titre d'hypothèse (Vital 1999 p.93).

Dépot

Collection Latour. Matériel inédit.

Bibliographie

Goudineau 1975 p.570 ; Vindry 1978 p.38 ; Latour 1985 p.9-24 ; Vital 1999 p.93-107 ; Latour 2000 p.60 ; Campolo 2001 p.148-149